AU TRAVERS DE : incursions, gestes et postures
LE COLLECTIF L’ARAIGNÉE invite les artistes Kamissa Ma Koïta, Helena Martin Franco et karen elaine spencer à présenter des projets, dans le cadre du volet 2 de son Laboratoire d’exploration en interventions urbaines performatives.
Les membres de L’Araignée, collectif féministe d’expérimentation et de diffusion en art contemporain, sont heureuses de s’associer à DARE-DARE pour développer le volet 2 de leur laboratoire de création en espace public.
Ce laboratoire a été conçu et lancé dans un premier temps à l’été 2015 dans le but de réfléchir, de soutenir et de diffuser les pratiques en interventions urbaines performatives et particulièrement celles portées et exercées par des femmes artistes. Avec une emphase particulière sur le processus de fabrication des œuvres et la dimension collective que celui-ci requiert très souvent, le Laboratoire se veut un lieu de rencontre avec les différents publics; ceux issus du monde de l’art, ceux de la rue, ceux du quartier et de la communauté environnante et au-delà.
Les artistes invitées ont développé des propositions qui entreront en dialogue avec ces différents publics, en s’inscrivant à même la trame urbaine, à travers leur présence physique et la singularité de leurs sensibilités respectives. Chacun des projets qui sera ici présenté abordera la question de l’incursion performative dans des contextes plus ou moins hospitaliers, que ce soit par l’entremise d’une identification à une communauté marginalisée, soit en abordant des thématiques ou des problématiques que l’on pourrait qualifier de « difficiles », inconvenante, déstabilisante ou polémique, ou simplement en affichant et en manifestant une certaine altérité ou une fluidité dans les identités.
Que fait l’art dans la ville et comment les propositions artistiques peuvent-elles se présenter et se déployer dans des lieux et des contextes urbains diversifiés ? Comment mieux accueillir les incursions performatives discordantes et permettre leur frottement ou leur dissémination vers des publics non avertis ? Faisons-nous de l’art pour nous-même ou pour les autres ? Chaque artiste invitée explorera certaines facettes de ces questions à travers des propositions critiques visant à interpeler et en sollicitant un certain engagement de la part de ceux et celles qui en feront l’expérience. Peut-on encore poser des questions dans l’espace public et ainsi risquer de rompre l’équilibre social d’un lieu, ne serait-ce que le temps d’y inscrire une proposition poétique ou politique transitoire ? Quel est notre rapport aux instances du maintien de l’ordre public ? Quel est notre lien réel à certaines communautés stigmatisées ou marginalisées, alors que nos propositions s’appuient parfois sur une identification à ces mêmes groupes ? En quels noms pouvons-nous parler ? Jusqu’à où pouvons-nous aller ?